Peter Brook

Publié le par sam

 

J’écoute Peter Brook qui parle. Il parle de théâtre, de Shakespeare, du silence, du spectateur après la révélation des mots de l’acteur. J’écoute, je suis attentif. Il explique et développe les sonnets de Shakespeare, sa rencontre avec Becket, ce qu’il ressent en voyant une représentation de « oh les beaux jours » à New York, puis la même à Paris. Tout ce qui compte, ce sont des petits moments ressentis, des moments simples, des petits moments importants éphémères.

Elle dit, celle qui l'interroge, elle dit, merci infiniment, comme on dit sur France Inter. Elle lance des disques, de la musique de jeunes filles sensibles qui crie doucement une mélodie plaintive dans un micro. Avec des violons, des petits bruits de bouche, du silence.

Lui, il parle. Il répond à toutes les questions, lentement en prenant le temps qu’il a besoin pour expliquer chaque détail des arguments de sa réponse. Pourtant elle a l’air simple sa réponse. Elle parait indomptable, mature, nécessaire.

Pendant tout ce temps, ce long temps de l’entretien, j’entends un petit bruit récurrent, qui revient et revient toujours. Comme si Peter Brook jouait avec une bague ou un bracelet en le faisant cogner doucement sur la table de la radio. J’imagine une grande table, large et longue sur laquelle il n’y a que les mains de Peter Brook et de Laure Adler. C’est deux mains qui essaient de se comprendre. Et quelque chose trahit le stress une impatience, une excitation.

Je n’entends plus que ce petit cliquetis.

Dans le Silence.

 

Publié dans Mes references

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